Avec la multiplication des réglementations concernant les emballages agroalimentaires, les entreprises du secteur doivent s’y soumettre et trouver de nouvelles méthodes pour acheminer leurs produits. Volfrance, spécialisée dans la vente de volailles auprès des professionnels, s’est ainsi rapprochée de la société Pandobac pour remplacer ses cartons par des bacs en plastique réutilisables et traçables grâce à un QR code unitaire.
De Rungis à La Vicomté-sur-Rance, il n’y a qu’un bac. Les deux villes sont ainsi liées par la collaboration qu’ont établie Volfrance, la Bretonne, et Pandobac, la Francilienne, avec un objectif commun : revoir les emballages des produits alimentaires livrés chez les clients de la première.
Pandobac, née en 2018, propose en effet à ses clients issus du secteur de l’agroalimentaire un accompagnement pour maîtriser le virage du jetable au réemployable. « Concrètement nous proposons des emballages qui permettent de remplacer les cartons, les caisses en polystyrène ou les cagettes en bois », détaille Maël Girard, responsable commercial chez Pandobac. Avec la société Volfrance, la collaboration a commencé en février 2024.
Avec les nombreuses réglementations en vigueur au sujet des emballages agroalimentaires, comme les lois AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire), EGalim, ou la réglementation PPWR (Packaging and Packaging Waste Regulation), il devenait nécessaire pour Volfrance de trouver une nouvelle méthode d’acheminement de ses produits.
« Cela répondait à une attente que nous avons perçue chez nos clients. Notre clientèle est constituée, à 50%, de collectivités, souligne Philippe Fontaine, directeur de Volfrance, filiale du groupe LDC. Le reste est réparti entre des bouchers charcutiers et des restaurateurs. Le devenir des cartons représente un problème une fois que nos clients ont été livrés. Comme nous avons une partie de la préparation des commandes dans nos locaux, nous étions approvisionnés en cartons que nous achetions et stockions. En collaborant avec Pandobac, nous avons éliminé ces achats et stockage de cartons qui pour une seule livraison finissaient ensuite en déchets. » Maël Girard poursuit : « Grâce à l’utilisation des caisses réutilisables, le client réalise 10 centimes d’économie par emballage. »
Au fur et à mesure des livraisons effectuées par les livreurs de Volfrance chez ses clients ou certains de ses fournisseurs, un cercle vertueux s’instaure. Chaque bac mis à disposition par Pandobac est ensuite récupéré à la livraison suivante. « Ils ne sont pas consignés mais tracés grâce à un QR Code et une application dédiée, poursuit Philippe Fontaine. Il y a un premier scan effectué à la livraison qui nous permet de savoir où se trouve le bac. Un second scan est fait dans l’autre sens pour rentrer le bac dans nos stocks. La méthode est simple et très ludique. Cela nous permet d’être agiles. »
Le sens de l’histoire pour réduire les emballages
L’agilité, c’est ce qui a séduit Philippe Fontaine au moment d’entériner la coopération avec Pandobac. « Nous avons pu calibrer nos besoins comme nous le voulions, avoir des bacs aux bonnes dimensions afin de monter en puissance au niveau du déploiement de la solution qui s’est déroulé en deux phases. D’abord auprès de nos clients. Ensuite chez deux de nos 25 fournisseurs. À terme, nous aimerions que la solution soit appliquée chez 80% d’entre eux. La facilité de la solution nous a également permis d’embarquer nos collaborateurs. Nous avons rapidement eu l’adhésion de tout le monde. Cela va dans le sens de l’histoire pour réduire les emballages. »
En termes de sécurité sanitaire, Pandobac présente l’avantage d’être basée au cœur du marché international de Rungis et exploite ainsi son activité au sein d’un bâtiment possédant un agrément sanitaire. La société a mis en place un plan de lutte contre les nuisibles, dans les parties communes, comme dans les parties privatives et suit un procédé strict pour l’entretien de ses contenants avec un lavage à haute pression à 55°C. Un rinçage effectué à 75°C, température garantissant la désinfection. Enfin, le séchage se fait de façon naturelle grâce à des chariots inclinés et adaptés.
Aujourd’hui, la connexion Pandobac-Volfrance porte ses fruits avec 150 à 200 bacs en roulement par jour chez 10% des partenaires de Volfrance. « Si nous montions à plein régime, nous atteindrions 1 500 à 2 000 bacs journaliers. Depuis que nous avons mis en place le service, nous avons remplacé l’équivalent de 40 000 cartons, soit environ 20 tonnes de déchets évitées. » Selon l’analyse de cycle de vie de Pandobac, cela a permis d’éviter plus de 23 tonnes de CO2 et d’économiser 12 000 litres d’eau équivalents.